“Expert GEO”, AEO, AIO, LLMO, SAIO… Depuis quelques mois, tous ces acronymes fleurissent sur les réseaux. Le SEO serait mort (encore 😁) et il faudrait urgemment basculer toute sa stratégie de visibilité pour séduire les moteurs d’intelligence artificielle.
Tout ça alors que les moteurs IA représentent moins de 2% du trafic de sites à ce jour… Ces experts auto-proclamés ne savent pas forcément expliquer ce qu’est un dataset, un token, un RAG. Qu’importe ! Ils vous promettent de faire sortir votre marque dans les réponses des LLM.
The Great Decoupling
Ce sentiment d’urgence ne vient pas de nulle part. Il porte un nom : le grand découplage. Ce terme est apparu à la suite d’un commentaire fait sur la plateforme X par un responsable SEO américain : Darwin Santos.
Mais à titre personnel je préfère un terme plus imagé et très explicite : le crocodile effect.

Vous voyez l’idée ?
Avec l’extension des AI Overviews (AIO) à plus de 200 pays, et plus encore avec l’AI Mode, les impressions s’envolent dans votre Search Console tandis que les clics ne progressent pas. Ils seraient devenus une « vanity metric ».
En d’autres termes, vous êtes cité mais les visites stagnent. Et ça, c’est dans le meilleur des cas.
De nombreux grands sites d’information déplorent une chute brutale de leur trafic SEO depuis quelques mois. -36% de trafic organique pour le New-York Times et même -50% pour le célèbre Huffpost.
Avalés par le crocodile.
Sortir dans les réponses IA à tout prix
Le problème, envisagé depuis le lancement de la SGE en 2023, est désormais réel. Même les plus grands sites perdent du trafic organique à cause des réponses IA directement intégrées dans la SERP.
L’internaute, qui avait pris l’habitude de faire ses recherches en jonglant entre plusieurs fenêtres de son navigateur, se contente désormais des réponses proposées par les AIO.
Prime aux marques qui sauront y être citées. Mais comment se donner toutes les chances ?
Un bon travail de SEO est nécessaire…
Si vous êtes un fidèle lecteur de ce blog, vous êtes maintenant à l’aise avec les concepts fondamentaux autour de l’intelligence artificielle. Vous avez compris comment fonctionne une IA générative et l’intérêt des RAG pour limiter les risques d’hallucinations.
Récapitulons : les LLMs (Large Language Models) sont des outils sémantiques probabilistes. Ils permettent des interactions homme-machine en langage naturel. Entraînés sur des corpus de plusieurs milliards de mots, ils sont capables d’interpréter les relations contextuelles entre les mots, l’intention derrière une phrase.
Les moteurs IA (Google AI Overviews, Perplexity, ChatGPT Search) s’appuient sur un modèle de langage et sur l’index d’un moteur de recherche pour produire une réponse. Ils cherchent à identifier des signaux de qualité et de pertinence pour générer rapidement un résultat fiable, sourcé et à jour.

On dit souvent que le SEO repose sur trois piliers : technique, contenu, popularité. Un bon travail de SEO ne serait-il pas finalement la meilleure chose pour ranker dans les IA ?
C’est ce que semble confirmer une étude de Ahrefs.

Pilier technique
Prenons un exemple. Vous allez sur l’IA la plus répandue (ChatGPT) et lui posez une question qui nécessite de faire une recherche sur le web. C’est souvent le cas quand on a besoin d’une information récente.

Pour que votre expérience soit satisfaisante, il faut que cette réponse soit rapide et de qualité. Et ça c’est veai pour Google comme pour ChatGPT.
Jusqu’à présent, ce dernier allait trouver l’info sur Bing. Mais depuis quelques mois, des référenceurs français et américains se sont aperçus que ce serait désormais sur Google.
Ce que cela signifie :
- Avoir un contenu crawlable et bien indexé par les grands moteurs de recherche,
- Ne pas bloquer les bots des LLMs dans le robots.txt ou via le pare-feu (logique),
- Soigner ses web performances,
- Limiter l’utilisation du Javascript,
- Fournir des informations fraîches et authentiques,
- Etre une source qui fait autorité dans son domaine.
Donc soigner son référencement naturel.
Pilier contenu
Concentrons-nous sur le pilier sémantique maintenant. Il vise à structurer, enrichir et contextualiser le contenu pour le rendre compréhensible par une machine.
Le LLM a besoin de comprendre de quoi parle une page, à qui elle s’adresse et en extraire des informations. Il décompose votre question en différentes sous-questions pour comprendre les micro-intentions derrière la requête, selon le système de query fan-out.
Les points forts du SEO sémantique :
- Pertinence et clarté : des contenus clairs, bien structurés et “faciles à digérer”, qui répondent rapidement et précisément à une intention.
- Structuration logique : le web sémantique vise à donner un sens compréhensible par les machines aux contenus publiés en ligne. Cela passe par un balisage Hn propre, des sections FAQ clairement identifiables, un bon maillage et l’emploi de données structurées.
- Utilisation de champs lexicaux riches : utilisation de variantes de mots-clés, de synonymes, et de reformulations.
- Relation entre entités nommées et sujets traités : le SEO intègre des entités (marques, lieux, personnes, concepts), ce qui alimente la compréhension par les moteurs et les IA.
En France on a la chance d’avoir de très bons outils pour cela : YourTextGuru, Thot SEO, Rédiger sans migraine, etc. Pensez conversationnel : les IA adorent les titres présentés sous forme de questions.
Pilier confiance
C’est probablement ici que la corrélation est la plus évidente. Pour éviter les risques d’hallucinations, les IA ont besoin de ressortir des informations issues de sources fiables.
Et ce n’est pas qu’une histoire de backlinks 🙂
Google a montré la voie depuis quelques années avec l’EEAT. Certains observateurs préfèrent parler d’un triptyque « Transparence + Qualité + Précision ».
L’idée est la même : je donne des informations fiables, vérifiables, et je cite mes sources.
Place aux contenus authentiques et originaux. Les liens bien thématisés ont encore de l’importance, mais une mention de votre marque sur un site autoritaire (Wikipédia, Le Monde, Reddit) a beaucoup de valeur.
Un bon SEO améliore donc la visibilité organique, mais augmente aussi la probabilité que votre contenu soit connu, crawlé, et intégré dans les corpus de réponse.
Les actions à mettre en place, si vous ne l’avez pas encore fait
Même si les modèles d’intelligence artificielle comme ceux d’OpenAI ou Google bouleversent les usages, les bases du SEO “classique” restent plus que jamais utiles. Un bon travail sur le pilier sémantique, la structure du site et le brand awareness constituent un socle solide pour maximiser vos chances d’y apparaître.
Les actions à prioriser :
Action SEO | Importance pour les réponses IA |
Structurer le contenu avec des balises sémantiques | Aide les modèles IA à comprendre la hiérarchie et la logique du texte |
Implémenter des données structurées (Schema.org) | Permet aux moteurs de reconnaître et d’extraire facilement les informations clés |
Travailler le champ lexical | Améliore la compréhension du sujet par les LLMs grâce à un vocabulaire riche et pertinent |
Soigner les pages institutionnelles | Renforce la confiance et la crédibilité de votre site aux yeux des algorithmes |
Développer la notoriété de la marque | Les citations externes (presse, forums, réseaux sociaux) sont des signaux de fiabilité |
Organiser le contenu en topic clusters | Montre votre expertise sur un sujet et facilite la navigation pour l’IA |
Actualiser régulièrement les contenus | Les IA privilégient les sources récentes et à jour |
Produire un contenu clair, utile et original | Favorise la reprise du contenu dans les résumés IA |
Varier les formats éditoriaux | Tableaux, listes, FAQ et citations sont souvent intégrés dans les réponses générées |
Renforcer les signaux d’autorité (E-E-A-T) | Augmente vos chances d’être considéré comme source fiable |
…mais ce n'est pas suffisant
Ah oui, on ne vous a pas dit ?
Tout ce que l’on vient d’expliquer à l’instant est parfaitement exact. Mais c’est insuffisant.
Pour ressortir dans les réponses des moteurs IA il va falloir faire plus. Et mieux.